Najat Vallaud-Belkacem

Najat Vallaud-Belkacem : La première femme ministre française de l’Éducation se démarque

La première femme ministre française de l’Éducation s’est fermement placée au centre de la controverse autour de la série d' »interdictions de burkini » dans le pays lorsqu’elle s’est prononcée avec force contre les restrictions.

Najat Vallaud-Belkacem, d’origine marocaine, qui se voit comme une « musulmane non pratiquante », a décrit l’interdiction des burkinis comme « une menace pour la liberté individuelle ».

Contre le port du voile et du burkini

S’adressant à la chaîne de radio française E1 Matin, la politicienne a déclaré qu’elle est contre le port forcé du burkini par les femmes, elle s’opposait fermement à l’interdiction des maillots de bain modestes qui ont balayé les villes et les communes françaises.

« Si vous me demandez dans un contexte général si je suis pour ou contre la burkini, la réponse est simple : Je m’oppose à la burkini. Je pense que vous connaissez mes convictions féministes et que mon rêve est une société où les femmes seraient libres de faire ce qu’elles veulent », a-t-elle dit.

« Mais si vous me demandez si je suis d’accord avec la polémique contre les burkini de la semaine dernière, la réponse est non. Certainement pas. »

Mme Vallaud-Belkacem a poursuivi : « Je pense qu’à ce moment grave, après les attaques, quand beaucoup de Français sont inquiets, il ne faut pas ajouter de l’huile sur le feu. Vous devriez apaiser les gens autant que possible, et non pas les stigmatiser. L’interdiction de la burkini remet en question les libertés individuelles. »

Ses propos ont provoqué une réaction brutale de la part du Premier ministre français Manuel Valls, qui a déclaré que les commentaires étaient « une mauvaise interprétation » de l’interdiction, insistant sur le fait que les mesures étaient « prises au nom de l’ordre public ».

L’égalité des sexes et l’homosexualité

Le point de vue ferme de Mme Vallaud-Belkacem sur l’égalité des sexes a transcendé dans sa carrière politique. En 2012, lorsqu’elle a été nommée ministre de la condition féminine, elle a utilisé la plate-forme pour défendre la légalisation du mariage homosexuel et toute autre discrimination sexuelle, une position critiquée et mal vue par certains.

Deux ans après avoir rejoint le cabinet, Mme Vallaud-Belkacem a été nommée ministre de l’Éducation, faisant ainsi une triple histoire en devenant non seulement la première femme à être nommée à ce poste, mais aussi la première musulmane et la plus jeune personne à se voir attribuer le poste de haut niveau.

Bien que sa nomination révolutionnaire ait marqué une victoire pour les penseurs progressistes du régime français moderne, elle n’a pas été bien accueillie par tout le monde à l’Assemblée nationale. Les origines non conventionnelles et les croyances libérales de Mme Vallaud-Belkacem ont fait d’elle une victime de la méchanceté de la politique française et, dans les semaines qui ont suivi, elle a été assiégée par des commentaires racistes et sexistes ainsi que des rumeurs malveillantes sur les médias sociaux. Des magazines de droite et des personnalités conservatrices ont affirmé que sa nomination était une « provocation » et une ingénierie politiquement correcte de la part du président.

Une femme et en plus d’origine étrangère

Au cours des années qui se sont écoulées depuis sa nomination, les attaques contre le sexe de Mme Vallaud-Belkacem et son statut d’immigrante n’ont pas complètement diminué. Elle a été accusée par des personnalités de droite d’afficher ses charmes, et attaquée par deux magazines d’extrême droite pour ses origines marocaines au cours des deux dernières années. Faisant la lumière sur le traditionalisme et l’intolérance qui imprègnent encore la politique française.

Mais 35 ans après avoir quitté le Maroc, Mme Vallaud-Belkacem s’impose comme une femme politique musulmane au cœur d’un pays secoué par la division.

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