Chine sera-t-elle la première puissance mondiale.

La Chine sera-t-elle la première puissance mondiale ?

La pandémie a entraîné une discussion accélérée sur la question de savoir qui sera la première puissance mondiale de demain. Compte tenu des développements actuels, nombreux sont ceux qui affirment que la Chine remplacera les États-Unis en tant que superpuissance mondiale.

Cette hypothèse est logique. La Chine est déjà une grande puissance militaire et, dans cinq ans, elle sera aussi puissante militairement dans le Pacifique occidental que les États-Unis le sont dans l’Est. C’est une grande puissance économique et son produit intérieur brut, en termes de pouvoir d’achat, devrait être supérieur de 40 % à celui des États-Unis selon le Fonds monétaire international.

Les faits sont là

La Chine possède des entreprises de classe mondiale ; elle est le leader mondial dans de nombreuses technologies du futur, y compris l’intelligence artificielle. Elle possède les plus grandes réserves mondiales de nombreux matériaux stratégiques. Elle dispose de réserves financières considérables. Sa monnaie commence à prendre une importance internationale, notamment dans les transactions pétrolières, et elle est même en train de créer une monnaie numérique, avec l’ambition d’en faire une monnaie mondiale.

Son réseau international, construit autour des Nouvelles Routes de la Soie, est habilement réalisé. Elle a remarquablement, semble-t-il, géré la pandémie, qui aurait fait peu de morts.

Les États-Unis, en revanche, sont dans le chaos. La pandémie de la Covid-19 n’est pas encore sous contrôle. La crise économique fera reculer la richesse américaine d’au moins cinq ans. Le chômage atteint un niveau record : plus d’un quart de la population active américaine a demandé des allocations de chômage depuis le mois de mars. Beaucoup d’entre eux n’auront aucune protection sociale ni financement de soins de santé, alors que les fortunes les plus indécentes continuent d’y prospérer.

Ou peut-être pas

Toutefois, l’essor de la Chine ne peut être considéré comme acquis. D’abord, la Chine est loin d’être une superpuissance au sens où l’étaient en leur temps la République néerlandaise, la Grande-Bretagne et les États-Unis, c’est-à-dire une puissance militaire, une puissance financière, une puissance économique, une puissance juridique, une puissance culturelle, capable d’imposer ses règles dans tous ces domaines.

La puissance militaire de la Chine est encore très faible par rapport à celle des États-Unis. Elle ne dispose que de deux porte-avions, contre 20 en commission pour les États-Unis, qui ont des bases terrestres dans près de 40 pays, contre trois seulement pour la Chine. La puissance nucléaire de la Chine est relativement insignifiante, bien que sa capacité de guerre numérique ne soit concurrencée que par celle de la Russie. Elle ne dispose pas des terres agricoles nécessaires pour nourrir sa population ni du système social pour protéger une population vieillissante. Enfin, la dictature est un frein à l’innovation.

En fait, les États-Unis et la Chine sont de très grandes puissances, mais aucun des deux ne sera maître du monde. La Chine souffre d’une dictature qui l’a obligée à se mentir à elle-même au début de la pandémie, avant même de mentir au monde. L’histoire montre qu’aucune nation n’est vraiment une superpuissance si elle n’est pas, au moins parmi ses élites dirigeantes, capable de résister à la critique.

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