Les données économiques allemandes ont montré que les commandes de la zone euro ont baissé de près de 10%. De plus que celles des biens d’équipement ont chuté de 16 %.
Les commandes des usines allemandes ont chuté de façon inattendue pour un quatrième fois ce mois d’avril, ce qui laisse présager un ralentissement économique en début d’année.
Une chute de poids
Corrigé des variations saisonnières et de l’inflation, les commandes ont chuté de 2,5%, a déclaré jeudi le ministère de l’Economie, par rapport aux prévisions d’une augmentation de 0,8%. Comparé à l’année précédente, les commandes ont reculé de 0,1 %, la première baisse annuelle depuis 2016.
La fragilité persistante, même dans la plus grande économie de la zone euro, jettera une ombre sur la réunion politique de la Banque centrale européenne la semaine prochaine. Au cours de laquelle les responsables prévoient de discuter de l’avenir de leur programme de relance. L’économiste en chef de la BCE, Peter Praet, a signalé mercredi que les premières discussions formelles sur la date d’arrêt des achats d’obligations sont proches.
Alors que les menaces de guerre commerciale et les troubles politiques en Italie ont récemment affecté les indicateurs de confiance, « je ne m’attendais pas à ce que cela se traduise par des données concrètes telles que les commandes d’usines », a déclaré Jens Kramer, économiste à la NordLB à Hanovre. « La croissance globale devrait avoir rebondi au deuxième trimestre, mais il faudra peut-être revoir ces prévisions. » selon lui.
L’euro a brièvement réduit les gains après le rapport, et s’échangeait en hausse de 0,3 % à 1,18 € à 8 h 58, heure de Frankfort.
Le ministère de l’Économie a tenté de minimiser les mauvaises nouvelles, affirmant que le carnet de commandes des usines reste « très élevé ». Il a également dit qu’il n’est pas clair dans quelle mesure l’incertitude mondiale affecte les commandes.
« Il est difficile d’évaluer dans quelle mesure les incertitudes jouent un rôle, en particulier en ce qui concerne l’environnement extérieur », a déclaré le ministère dans un communiqué.
Après la plus forte expansion économique en dix ans l’an dernier, le marché monétaire a pris un coup dans un contexte de guerre commerciale croissante contre les États-Unis et les récentes turbulences politiques en Italie qui ont effrayé les marchés d’emprunt.
Le bureau des statistiques de la zone euro publiera une analyse du produit intérieur brut du premier trimestre à 11 heures au Luxembourg.